Syrie/Irak : les frappes aériennes montrent leurs limites

frappes-aeraines-limites-syrie-irakLes récentes conquêtes par l’Etat islamique de Ramadi en Irak et de Palmyre en Syrie ont démontré que les djihadistes étaient toujours capables de réaliser de significatives territoriales sur ces terrains d’opération. Elles sonnent également comme un échec des frappes aériennes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Les frappes aériennes ne suffisent pas à stopper l’Etat islamique, voilà la principale leçon que l’on peut tirer des récentes conquêtes du mouvement radical sunnite. Tout en conservant leurs capacités offensives, les djihadistes se sont adaptés aux frappes aériennes de la coalition de plus en plus intenses. Ils se fondus dans la population et sur le terrain et bougent plus discrètement. En Irak, l’armée ne semble toujours pas en mesure d’opposer une résistance efficace aux djihadistes et en Syrie, ces derniers profitent de l’attention que concentre l’armée syrienne sur Alep et d’autres villes du Nord aux mains de la révolution. De plus, les Américains, les seuls occidentaux de la coalition à mener des bombardements en Syrie ne disposent pas d’une stratégie claire dans le pays, ménageant le régime tout en affirmant qu’il faut préparer le départ d’Al-Assad.

Dans ce contexte, la seule alternative pour la coalition semble être l’implication de troupes sur le terrain. A Kobané et à Tikrit, la ville natale de Saddam Hussein, les djihadistes n’ont pu être repoussés que parce que les frappes aériennes venaient en appui respectivement aux forces kurdes et à l’armée irakienne appuyée par les milices chiites. Or, les Etats-Unis se refusent à envoyer des troupes sur le terrain. La solution pour la coalition pourrait alors passer par un appui en Irak sur les sunnites pour faire contrepoids aux milices chiites qui y multiplient les exactions dans les zones sunnites, aménageant ainsi le terrain de l’Etat islamique et en Syrie par un appui à la rébellion démocratique. Mais cette alternative est assez complexe à mettre en œuvre étant donné les faiblesses et les divisions de la rébellion ainsi que ses liens avec des combattants de groupes liés à Al-Qaïda comme le Front al-Nosra.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise