France : Nouvelle page de l’immigration choisie

Est-ce une stratégie pour attirer la sympathie des électeurs à l’approche des élections de 2012?  Ou une réforme prévue dans le cours normal de la gestion de la chose publique ? Quoi qu’il en soit, le gouvernement français vient, à nouveau, de corser les conditions de délivrance de visa de travail pour les étrangers non ressortissants d’un pays de l’Union Européenne en les restreignant à une quinzaine de métiers.
De 20 000 à 10 000 non européens autorisés à travailler en France chaque année, c’est ce que l’administration Sarkozy vise. Exit la liste de 2008 des « trente métiers ouverts aux étrangers non ressortissants d’un Etat membre de l’Union Européenne », place à celle, plus exhaustive, comportant quinze types d’emploi aux compétences difficiles à dénicher en France, laquelle sera publiée le 8 août prochain pour un processus qui a commencé deux semaines plutôt. Pire, les préfectures, qui jugent de la recevabilité des demandes des entreprises pour délivrer des titres de travail, pourront comprimer la liste selon les besoins de la localité. Autrement dit, il ne serait pas étonnant que, dans certains coins de la France, qu’une profession seulement soit accessible à un travailleur étranger et, cela, quel que soit son niveau de qualification.
Dans le même ordre d’esprit, le gouvernement français envisage de réduire le nombre d’étudiants étrangers souhaitant professer en France après leur formation. Pour ce faire, les préfectures ont, à présent, le pouvoir de refuser de délivrer des cartes de salariés temporaires aux fraichement diplômés, lesquels seront soumis à la même liste que les travailleurs. De cette restriction, seuls les ressortissants originaires de certains pays comme le Burkina-Faso, le Congo-Brazzaville et l’île Maurice, signataires d’accords de coopération bilatérales avec l’Hexagone, sont épargnés.