Syrie : l’ONU suspend les invitations pour les négociations de paix de Genève

L’Organisation des Nations unies (ONU) a annoncé qu’elle ne lancerait pas les invitations pour les négociations de paix entre le gouvernement syrien et l’opposition prévues le 25 janvier à Genève, jusqu’à ce que les pays qui parrainent le processus de paix se soient mis d’accord sur les personnalités qui représenteront les rebelles.

Ces pays, parmi lesquels figurent les Etats-Unis, la Russie, plusieurs pays européens dont la France et certains Etats de la région du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et l’Iran, sont regroupés au sein du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS).

Le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq a réaffirmé que l’ONU tablait toujours sur la date du 25 janvier mais n’a pas exclu un ajournement. L’ambassadeur russe, Vitali Tchourkine a confirmé aux journalistes de profonds désaccords sur la composition de la délégation de l’opposition. Preuve de ces divergences, l’Arabie Saoudite et la Russie ont chacune de leur côté organisé une réunion avec une partie des groupes d’opposition susceptibles d’aller à Genève et qui leur sont proches. La République islamique d’Iran, fervent soutien du régime de Bachar al-Assad, a également ses propres idées sur la question.

Moscou et Téhéran qui soutiennent ouvertement le régime de Damas pour lequel tous les groupes armés d’opposants sont des « terroristes » sans distinction, accusent certains membres de l’opposition soutenus par Ryad d’être liés à Al-QaÏda. C’est ainsi qu’ils ont rejeté jusqu’à présent, les tentatives de l’Arabie saoudite, opposée au président Assad, à l’instar des Etats-Unis et des pays européens, d’inciter l’opposition syrienne à former une délégation pour les discussions de Genève.

La situation se complexifie puisque le gouvernement syrien, qui a accepté en principe d’aller à Genève pour les négociations de paix, veut d’abord connaitre la liste des délégués de l’opposition. Ces péripéties diplomatiques font dire à beaucoup d’observateurs qu’il sera très difficile de tenir le calendrier prévu. Les discussions prévues pour le 25 janvier à Genève font partie du processus de paix entériné par le Conseil de sécurité le mois dernier, et qui prévoit des discussions visant à mettre en place un gouvernement de transition, avec, à terme des élections.