Banque Mondiale / Chine : un partenariat « gagnant-gagnant »

Selon un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU), en l’espace d’une quinzaine d’années, la population chinoise susceptible d’occuper des emplois industriels à faible valeur ajoutée va sensiblement baisser. Sur base de cela, le président de la Banque Mondiale, Robert Zoelick, en visite en Chine, a proposé à Pékin d’externaliser ces postes vers l’Afrique. Un partenariat gagnant-gagnant selon lui.
La Chine a de quoi s’inquiéter : selon des prévisions publiées par l’ONU, entre 2010 et 2025, le nombre de chinois dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans se réduira de 62 millions de personnes. Or, c’est la tranche qui, généralement, occupe le plus de postes industriels à faible valeur ajoutée. A ce problème à l’horizon, Robert Zoelick a une solution toute faite. D’après ses explications, vu que la Chine compte actuellement 85 millions de ce type d’emplois, elle pourrait les délocaliser en direction du continent noir, lequel n’en dénombre que 8 à 10 millions. Le fait d’en transférer « seulement » 5 millions de l’Empire du Milieu vers son partenaire africain y augmenterait de moitié les offres d’emplois. Ainsi, la Chine comme l’Afrique tireront leurs épingles du jeu : la première, en assurant le maintien de sa croissance et de sa productivité malgré le vieillissement de sa population, et la seconde, en gagnant en modernisation et en développement.
Bien entendu, avant que ce partenariat ne se concrétise, l’Afrique doit s’y préparer, notamment, en améliorant sa fourniture énergétique, sa formation professionnelle et sa logistique et, aussi, en s’assurant d’une stabilité politique, d’après une analyse de Robert Zoelick. En tout cas, si la Chine accepte une telle proposition, elle montera dans l’estime des africains. Mais, on en est encore loin!