Dégel des relations entre l’Egypte et l’Ethiopie

Parmi les multiples changements entrainés par la révolution égyptienne contre l’ancien régime en place, nous pouvons citer le réchauffement des relations entre l’Egypte et l’Ethiopie, principalement sur la question du partage des eaux du fleuve Nil.

C’est ce qui ressort des récents contacts entre les Premiers ministres des deux pays.   La question du partage des eaux du Nil était à l’origine des tensions qui n’ont cessé de marquer les relations entre les deux pays du temps de l’ancien président Mohamed Hosni Moubarak. Récemment, en visite au Caire, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a pu discuter du sujet avec son homologue égyptien Essam Charaf. Et lors de la visite en mai dernier du Premier ministre égyptien à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, Meles Zenawi avait annoncé le gel de la ratification du traité avec les autres pays africains situés en amont du Nil pour permettre au nouveau pouvoir égyptien de rejoindre la table des négociations. Ce traité, signé par l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ethiopie, le Kenya et le Burundi sur une utilisation conjointe des eaux du Nil n’avait pas reçu l’approbation de l’Egypte. Ces dernières années, les pays africains précédemment cités ont multiplié les projets nécessitant l’eau du fleuve, principalement des projets de barrages pour l’irrigation et la production d’énergie électrique.

Avant celui actuellement en discussion, un précédent traité datant quand même de l’ère coloniale, signé en 1929 avec le Royaume-Uni accordait à l’Egypte et au Soudan 87% du débit du Nil et au Soudan. Si l’Egypte est tellement sensible sur la question du Nil c’est que, en plus d’une grande valeur symbolique et historique, le Nil est l’unique source en eau pour l’Egypte qui est d’ailleurs qualifiée de « Don du Nil ».