Europe – BRICS : Une aide aux conditions draconiennes

La réunion tant attendue a eu lieu. Jeudi 22 septembre dernier à Washington, les ministres des Finances du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se sont entretenus, notamment, sur la crise dans la zone euro et la possibilité de lui apporter une aide en vue du rétablissement de sa croissance. A voir les préalables qu’ils ont fixé, celle-ci aura du mal à se concrétiser.

Dans un communiqué, les BRICS se sont dits « prêts, si nécessaire, à fournir un soutien par le biais du Fonds Monétaire International (FMI) ou d’autres institutions financières internationales afin de s’attaquer au problème de stabilité financière globale, en fonction des circonstances individuelles des pays ». Cela pourrait faire allusion au « cas par cas » dont une source proche du Kremlin avait récemment parlé concernant les aides financières de la Russie à l’Europe, en réponse à la proposition de l’argentier brésilien, Guido Mantega. Ce dernier avait évoqué l’achat d’obligations libellées en euros par les BRICS dans le but de juguler la crise européenne. « Cela n’a pas été aussi loin », a déclaré le ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, pour dire que cette option n’a même pas fait l’objet d’un débat.

Par contre, les discussions ont plutôt tourné autour des intérêts des puissances émergentes, lesquelles, manifestement, se sentent lésées par les institutions internationales. « Nous sommes préoccupés de la lenteur de la réforme des quotas et de la gouvernance du FMI », pouvait-on lire sur le communiqué fermant la réunion, avant de renchérir à ce propos en estimant que « la réforme du mode de calculs des droits de vote au sein de l’institution d’ici à janvier 2013 doit avancer ».

De ce qui précède, l’Europe ne peut, en toute vraisemblance, pas compter sur les BRICS. Ceux-ci, d’ailleurs, l’enjoint, de même qu’à tous les pays développés autres qu’européens, à rétablir leur croissance et à éviter la création de liquidités excessives par leur politique monétaire, potentiellement déstabilisatrices pour leurs propres économies.