Offensive de l’Iran dans sa guerre d’influence avec les Occidentaux

Téhéran accueille depuis dimanche dernier le sommet des Non-alignés. Un événement que les États-Unis et Israël regardent d’un mauvais œil, et à juste titre, puisqu’il l’Iran compte bien en profiter pour pencher un peu plus l’opinion internationale en sa faveur dans la crise créée par son programme nucléaire controversé.

Devant les 120 chefs d’État réunis pour l’occasion, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a commencé par plaider en faveur de l’élimination des arsenaux nucléaires dans le monde d’ici 2025. Par cette déclaration, l’Iran fait d’une pierre deux coups. D’une part, il confirme ce qu’il a toujours affirmé, à savoir que son programme nucléaire n’a comme fin exclusive qu’une utilisation civile. D’autre part, il s’en prend indirectement à Israël qui n’a jamais adhéré au traité de non-prolifération nucléaire alors que sa détention d’armes nucléaires ne fait pratiquement plus de doutes au sein de la Communauté internationale même si elle n’a jamais été officiellement reconnue.

Créé du temps de la guerre froide pour regrouper les pays qui ne souhaitaient pas se ranger ni du côté américain, ni du côté soviétique, le groupe des Non-Alignés a aujourd’hui perdu sa vocation première. Toutefois, il constitue une plate-forme de choix pour l’Iran pour tenter de sortir de l’isolement dans lequel les sanctions internationales tentent de l’enfermer. Il peut pour cela compter sur le soutien indéfectible de la Chine et de la Russie ainsi que sur la volonté de plus en plus forte de l’Inde de faire des affaires avec lui.