La volte face de Merkel à l’adhésion de la Turquie

Germany's Chancellor Merkel is escorted by commander of German troops in Turkey Colonel Ellermann as she arrives at Turkish military base in KahramanmarasLors de son adresse vidéo hebdomadaire samedi, la chancelière allemande s’est dite favorable à la reprise des discussions en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne (UE). Le lendemain, elle entamait une visite dans l’Etat du sud de l’Europe.

C’est une véritable volte-face. Angela Merkel, qui s’est toujours montrée peu enthousiaste à l’adhésion de la Turquie dans l’UE, a, d’un coup, changé de langage : « je suis favorable à l’ouverture d’un nouveau chapitre afin que nous puissions un peu avancer », a-t-elle déclaré. Une position qu’elle a prise après avoir précisé que le résultat de ces discussions n’est pas « fixé à l’avance ». Et, de poursuivre, d’un ton pessimiste, « je pense qu’il y a encore un long chemin à parcourir dans les négociations ».  Ces propos, Mme Merkel les a tenus la veille de son départ pour Ankara : elle doit visiter 280 militaires allemands basés à la frontière turco-syrienne. Ces hommes prennent part à l’opération de l’OTAN, mettant en jeu les missiles Patriot. La chancelière allemande profitera de son passage pour s’entretenir avec le président turc Abdullah Gül et le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

Dans tous les cas, les Allemands sont, en majorité, contre l’adhésion de la Turquie à l’UE. Selon un sondage publié dimanche, environs deux tiers d’entre eux s’y opposent.  Par ailleurs, la Turquie, elle-même, constitue un frein à ce processus. La question de l’élargissement des accords de libre circulation au bénéfice de Chypre, sur laquelle cet Etat reste intransigeant, entrave l’ouverture de plusieurs chapitres de ces négociations. A l’heure actuelle, un seul chapitre est conclu sur une trentaine au total. En plus, rien qu’une vingtaine de chapitres n’a pu être abordée.