Afrique : Hillary Clinton s’en prend ouvertement à la Chine

La Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a entamé une tournée africaine, le 9 juin dernier, en atterrissant à Lusaka (Zambie)  pour clore la réunion annuelle de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), avant de gagner la Tanzanie et l’Ethiopie. Une escale pendant laquelle elle s’est notamment exprimée sur la politique commerciale chinoise en Afrique, qu’elle désapprouve totalement.

« Nous estimons qu’à long terme, les investissements en Afrique doivent être durables et pour le bénéfice du peuple africain » déclarait Mme Clinton, avant d’ajouter, «  c’est simple, nous l’avons vu à l’époque coloniale, de venir sortir les ressources naturelles, payer les dirigeants et s’en aller ». Une allusion directe à la Chine. En effet, celle-ci ne s’immisce aucunement dans la politique de ses partenaires africains, leurs laissant la liberté de bafouer les Droits de l’Homme au besoin. Une non-ingérence qui fait son succès auprès de certains dictateurs du continent, lesquels trouvent en la Chine un bon refuge face aux multiples pressions de la communauté internationale. Dans la suite de son allocution, Mme Clinton va même plus loin en lançant, « nous ne voulons pas voir un nouveau colonialisme en Afrique ».

Si Mme Clinton se montre aussi acharnée contre la Chine, c’est pour proposer les USA à la Zambie et, par extrapolation, à l’Afrique : « Lorsque les gens viennent en Afrique pour réaliser des investissements, nous voulons qu’ils le fassent bien … Les Etats-Unis investissent dans le peuple de Zambie, pas uniquement dans les élites », martelait-elle. Sans aucun doute, un renforcement des relations de la Zambie avec les Etats-Unis, lesquels sont plus regardants en matière du social, contribuerait à une meilleure gouvernance. Mais, cette contre-offensive semble mise à mal tant la Chine est présente dans le pays d’Afrique Australe : avec un milliard de dollars investis en 2010, elle a contribué à la création de 15.000 postes dans le pays.