Chine : L’économie explose et les internautes s’agitent

La Chine, 2ème économie mondiale derrière les Etats-Unis depuis 2010, ambitionne de devenir le numéro un mondial. Car, au moment où les puissances occidentales peinent à remonter la pente, deux ans après la dernière crise économique, le dragon asiatique a déjà retrouvé en 2011 des niveaux de croissance insolents. Avec un produit intérieur brut (PIB) de 5.878 milliards de dollars, l’Empire asiatique tient bon en tablant cette année, sur un taux de croissance de 9,6 pc, contre 10,3% en 2010. La Chine Populaire est aussi le pays le plus peuplé de la planète avec 1,341 milliard d’habitants. Mais face à ces performances économique et démographique, la situation des droits de l’homme et des libertés publiques et individuelles laisse à désirer.
Inspirés des révoltes arabes, les Chinois, longtemps isolés du monde extérieur, cherchent aujourd’hui à respirer un peu plus d’air de liberté. Ces deniers jours, c’est toute une génération d’internautes et de cyber-activistes que Pékin tente de museler. Selon Catherine Baber d’Amnesty International: «Les autorités n’ont pas seulement placé en détention des vétérans de la dissidence, elles tentent aussi de réduire au silence toute une nouvelle génération de militants sur l’internet».
Du côté de Google, on apprend que son moteur de recherche indique que ses utilisateurs chinois ont depuis plusieurs jours, un accès réduit au service Gmail (webmail). Concrètement, ils peuvent se connecter au service, mais sans pouvoir envoyer d’emails, ni même accéder à leurs carnets d’adresses. Pour Google, il n’y pas de doutes, ce blocage est le fait des autorités de Pékin. Il s’agirait, une fois de plus, d’étouffer les contestations au moment où elles reprennent de la vigueur. Parallèlement à cette censure, les autorités de Pékin ont interdit toute manifestation de rue et opèrent chaque jour des centaines d’arrestations parmi les opposants et les contestataires du régime qui tentent de communiquer entre eux et avec le monde extérieur via Internet. La vague de répression a commencé, à la fin du mois de février, quand un site web en langue chinoise hébergé aux Etats-Unis a lancé un appel aux citoyens à descendre dans la rue, dans les grandes villes chinoises, pour des manifestations silencieuses semblables à celles ayant entrainé la chute des régimes autocratiques en Tunisie et en Egypte. «Le but de cette vague d’arrestations est de dompter l’internet en éliminant les critiques les plus connus et en incitant à l’autocensure les internautes », estime Nicolas Bequelin de Human Rights Watch. Les contestataires chinois vont-ils parvenir à briser le mur de la peur, à limage des jeunes manifestants arabes, ou leurs voix seront-elles étouffées comme c’est le cas en Algérie et à Bahreïn ?