Un communiqué audio de l’émir d’AQMI Abdelmalek Droukdel a été posté jeudi sur Twitter. Bien que ce message ne fasse pas mention des zones d’influence habituelle de son groupe, il peut être interprété comme une incitation aux djihadistes maghrébins et sahéliens à s’unir sous la bannière d’Al-Qaïda.
Ce message est la première communication du chef djihadiste depuis plus de deux ans. Il y félicite les djihadistes syriens d’Al-Qaïda pour leurs récentes victoires contre l’armée de Bachar al-Assad. Il cite le nom du chef d’Al-Nosra Abou Mohamed al-Joulani. La branche syrienne d’Al-Qaïda a d’ailleurs rejoint la nouvelle coalition de rebelles baptisée Jaysh al-Fath qui a repris la ville d’Idlib aux hommes de Bachar al-Assad le 28 mars dernier.
L’évolution des mouvements djihadistes en Syrie est tout à l’opposé de celle au Sahel. AQMI, qui était l’organisation djihadiste la plus puissante avant l’opération Serval au Mali, est aujourd’hui considérablement affaiblie. Elle subit régulièrement des frappes ponctuelles de l’armée française et se trouve surtout confrontée des divisions internes. Le djihadiste Mokhtar a déserté ses rangs pour monter son propre groupe Al-Mourabitoune. AQMI doit en plus faire face à la concurrence qu’apporte la montée en puissance de l’Etat islamique en Libye et au Maghreb. Dans ce contexte, en comparant sa situation avec celle en Syrie, le message d’Abdelmalek Droukdel peut être compris comme un appel à l’union des djihadistes se revendiquant d’Al-Qaïda.
Agé de 44 ans, le chef terroriste algérien s’est retiré dans les montagnes boisées de Kabylie dans le nord de l’Algérie depuis une dizaine d’années et ne communique que très rarement. Son dernier communiqué remonte à décembre 2012. Il est à ce jour l’un des chefs terroristes les plus recherchés du continent. Sa trace reste introuvable malgré des informations recueillies par les services français, selon lesquelles il aurait temporairement quitté l’année dernière son fief de Kabylie.
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