L’ambassadeur de la Russie à l’ONU Vitali Tchourkine a révélé dans une lettre publiée mercredi et adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, que la vente illégale d’antiquités de Syrie et d’Irak rapporte à l’Etat islamique entre 150 et 200 millions de dollars par an.
Vitali Tchourkine a déclaré qu’environ 100.000 objets culturels d’importance mondiale, 4.500 sites archéologiques, dont neuf sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, sont sous le contrôle de l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
La contrebande de ces antiquités par les éléments de l’Etat islamique semble des plus organisées. Selon les informations communiquées par la Russie, elle serait l’apanage d’une division des antiquités du mouvement djihadiste, organisée au sein d’un soi-disant ministère des Ressources naturelles.
Cette division est la seule habilitée à accorder, par la délivrance d’un permis dûment tamponné, aux personnes le droit de creuser, d’enlever et de transporter les antiquités. Celles-ci seraient ensuite écoulées, essentiellement vers la Turquie. Ce serait dans les villes turques d’Izmir, Mersin et Antalya que les bijoux, pièces de monnaie et autres biens pillés recevraient de nouveaux documents spécialement fabriqués pour dissimuler leur provenance. Les antiquités sont ensuite présentées à des collectionneurs de pays divers, en général via des sites d’enchères sur internet comme eBay ou des boutiques en ligne spécialisées. Des enchères illégales de biens volés seraient même organisées dans la ville turque de Gaziantep.
Les révélations de la Russie et ses accusations contre la Turquie ne devraient pas améliorer les relations entre les deux pays, des relations qui sont tendues depuis qu’un avion russe a été abattu par Ankara près de la frontière avec la Syrie en novembre dernier. Ankara n’a pas réagi dans l’immédiat aux accusations russes.
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