La campagne de boycott BDS prise au sérieux par Tel-Aviv

Bien que son impact sur l’économie israélienne soit pour le moment limité, la campagne de boycott lancé contre Israël en protestation contre l’occupation et menée par les militants du mouvement «Boycott, Désinvestissement, Sanctions » (BDS) a franchi un cap.

Cette campagne est prise très au sérieux par le gouvernement israélien qui a débloqué cette année 31 millions de dollars, pour lutter contre les actions de BDS.

Les militants de BDS présentent comme leur dernier succès le retrait de Cisjordanie occupée, de la firme israélienne de cosmétiques Ahava, qui exporte boues et crèmes à base de sels minéraux de la mer Morte.

La situation est cependant assez floue étant donné que la firme israélienne n’a pas confirmé la fermeture de son entreprise en Cisjordanie mais elle a plutôt indiqué le mois dernier, qu’elle installait une usine supplémentaire en Israël.

Les militants BDS s’en tiennent à un retrait de cette firme de la Cisjordanie, qu’ils attribuent à la pression qu’ils exercent. Comme Ahava, ce sont selon eux, plusieurs entreprises telles que l’entreprise israélienne de boissons Soda Stream en 2015 ou encore le géant britannico-danois de la sécurité G4S qui se seraient retiré d’Israël.

Le mouvement de boycott des produits israéliens, mais aussi des relations culturelles ou académiques avec Israël tant que durera l’occupation des territoires palestiniens, est né il y a dix ans en Cisjordanie, où les colonies de peuplement juif, fortement subventionnées par l’Etat hébreu, sont considérées comme illégales et comme le principal obstacle à la paix par la communauté internationale.

L’un de ses plus grands succès est la décision de l’Union européenne d’étiqueter comme tel, les produits originaires des colonies des Territoires occupés.

Le gouvernement israélien a décidé de prendre très au sérieux cette campagne de boycott qu’elle présente désormais comme une «menace stratégique» pour la sécurité de l’état sioniste. Il a débloqué cette année 31 millions de dollars qui doivent servir à la lutte contre cette campagne qui pourrait amener à des mesures excluant les colons des procédures d’obtention automatique de visas vers les Etats européens dont bénéficient actuellement les Israéliens.

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