Le conservateur Moqtada al-Sadr, qui a remporté les dernières élections législatives en Irak, a annoncé mardi la surprenante alliance de sa famille politique avec la liste pro-Téhéran dirigée par Hadi al-Ameri.
Il s’agit d’un rapprochement inattendu entre les deux listes arrivées en tête aux législatives irakiennes. Cela permettra au mouvement du nationaliste Moqtada al-Sadr et aux ex-combattants anti-djihadistes pro-Téhéran de diriger le pays durant les quatre prochaines années. Par contre, le Premier ministre irakien sortant, Haider al-Abadi, dont la liste électorale est arrivée au troisième rang, ne devrait pas être en mesure de continuer à diriger l’Irak.
« La marche pour les réformes (de Moqtada al-Sadr) et l’Alliance de la Conquête (de Hadi al-Ameri) annoncent à tous avoir formé une véritable alliance pour accélérer la formation d’un gouvernement national éloigné de tout confessionnalisme », a annoncé, dans son fief de Najaf, le leader populiste à l’occasion d’une conférence de presse commune avec Hadi al-Ameri.
Et cette dernière personnalité politique d’indiquer : « ceci est un appel à tous ceux qui se soucient des intérêts nationaux … nous allons constituer des commissions pour discuter avec tous afin d’accélérer la rédaction d’un programme gouvernemental ».
Rappelons que Moqtada al-Sadr avait laissé entendre ne pas souhaiter s’allier avec Hadi al-Ameri. De plus, juste après les législatives, le général iranien Ghassem Soleimani, émissaire régulièrement envoyé en Irak par l’Iran, avait demandé aux forces conservatrices chiites, parmi lesquelles l’Alliance de la Conquête, de ne pas se rapprocher de Moqtada al-Sadr. Cette union est donc un véritable coup de théâtre dans la classe politique irakienne.
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