La ville de Bassora, située dans le sud de l’Irak, est actuellement secouée par des manifestations contre la corruption des dirigeants, laquelle a pour conséquence de priver la population des services de base, dont la distribution de l’eau potable.
Ce mercredi, la police a ouvert le feu sur des militants qui protestaient contre la corruption du pouvoir central de Bagdad. La veille, six contestataires avaient été abattus par les forces de l’ordre.
Ces manifestations ayant commencé le 8 juillet dernier à Bassora avant de s’étendre à d’autres localités de la région qui est marginalisée au niveau des infrastructures. Pour cause, la population a ras-le-bol de l’impunité des autorités corrompus, dont la cupidité la prive des services de base.
Afin de calmer la situation, les autorités irakiennes s’étaient engagées à mettre en œuvre des plans d’urgence et à consentir des milliards de dollars d’investissements en faveur de cette région. Mais, apparemment, ces promesses demeurent lettre morte.
En outre, l’eau distribuée dans la région n’est pas potable et aurait occasionné plus de 20.000 hospitalisations. Ainsi, nombre d’organismes de la société civile plaident pour que Bassora soit déclarée province «sinistrée».
En réaction, le gouvernement irakien dit avoir du mal à trouver des financements, étant donné qu’un tiers du territoire vient à peine d’être repris à l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI). Pourtant, les revenus pétroliers ont quasiment doublé en l’espace d’un an.
Jugeant peu convaincante la réponse des autorités de Bagdad devant cette crise, les habitants de Bassora manifestent au quotidien autour du siège du gouvernorat depuis début septembre. Ce à quoi la police riposte par des tirs à balles réelles et des bombes lacrymogènes.
Pour leur part, les protestataires prennent pour cibles les forces de l’ordre avec des cocktails Molotov et des bâtons de feux d’artifice.
Mardi, six contestataires ont trouvé la mort et plus de vingt autres ont été blessés, selon le responsable du Conseil provincial des droits humains, Mehdi Al-Tamimi qui accuse la police d’avoir «ouvert le feu directement sur les manifestants».
A l’opposé, le général Jamil Al-Chommari, en charge des opérations à Bassora, a fait état de «trente membres des forces de l’ordre blessés par des jets de grenades et d’objets incendiaires» pendant la nuit de mardi à mercredi.
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