Tout le monde le sait, entre les Etats-Unis et la Chine, ce n’est pas le grand amour ; ce, nonobstant leurs multiples collaborations économiques et commerciales. Hier mercredi 6 octobre, la Secrétaire adjointe du Trésor américain en charge des Relations Internationales, Lael Brainard, a entamé un nouveau volet de ces interminables scènes de ménage en critiquant ouvertement, lors d’une conférence à Washington, les conditions de l’aide de la Chine à l’Afrique.
« L’alternative au financement par les banques multilatérales de développement dans de nombreux pays, en particulier en Afrique, est d’emprunter à des pays comme la Chine » a d’abord déclaré la responsable américaine avant de renchérir : « Par opposition, les banques multilatérales de développement ont des garde-fous rigoureux, auxquels nous avons consacré beaucoup d’efforts, pour protéger l’environnement, protéger les droits des populations vulnérables et combattre la corruption », a-t-elle assené.
En effet, la Chine doit, en grande partie, sa percée fulgurante et son succès en Afrique au fait qu’elle ferme les yeux sur la politique intérieure de ses partenaires. Les dirigeants de ceux-ci trouvent donc le moyen de s’émanciper du dictat des institutions financières internationales et ne s’en privent pas du tout. C’est le cas, à titre d’illustration, du président zimbabwéen Robert Mugabe qui n’a même plus besoin de séjourner dans les grandes capitales occidentales, au moment où Pékin se montre régulièrement disposé à l’accueillir en grande pompe.
Cette polémique sino-américaine ressort à nouveau des tiroirs au moment où le gouvernement américain a introduit une requête au Congrès en vue de financer la première augmentation de capital depuis 1988 de certaines institutions financières internationales dont les USA sont actionnaires. Il s’agit, particulièrement, de la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque Interaméricaine de Développement et la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement.
Un dossier qui tarde à passer entre les mailles du filet des élus américains, un bon nombre d’entre eux ne voyant pas la valeur ajoutée de ces institutions pour les Etats-Unis.
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