Le procureur général d’Israël, Avichaï Mandelblit a annoncé jeudi soir, l’inculpation du Premier ministre, Benjamin Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans différentes affaires, une première dans l’histoire de l’Etat sioniste d’Israël pour un chef de gouvernement en exercice.
Benjamin Netanyahu est mis en cause dans trois affaires distinctes. La première est appelée «4.000» ou « Bezeq », du nom du groupe israélien de télécoms. Benjamin Ntanyahu est accusé d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de Bezeq en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias de ce groupe, le site Walla.
La deuxième affaire est appelée «1.000», dans laquelle le Premier ministre y est soupçonné d’avoir reçu de luxueux cadeaux de la part de richissimes personnalités. Et dans la troisième affaire, dite «2.000», il est suspecté d’avoir tenté de s’assurer une couverture favorable dans le plus grand quotidien payant du pays, le Yediot Aharonot.
Benjamin Netanyahu, dont le règne est le plus long pour un Premier ministre depuis la naissance de l’Etat hébreu, a dénoncé de « fausses accusations motivées par des considérations politiques », qualifiant la procédure de « tentative de coup d’Etat » contre lui. Il n’a pas pour autant l’obligation légale de démissionner, mais la décision de la Cour suprême pèsera sur sa carrière politique comme l’épée de Damoclès.
Quoi qu’il en soit, l’annonce de cette triple inculpation tombe au plus mal pour Benjamin Netanyahu qui a échoué à l’instar de son rival, Benny Gantz, à un mois d’intervalle, à former un gouvernement au lendemain des dernières élections de septembre. Les députés israéliens ont trois semaines pour trouver un Premier ministre qui a le soutien d’au moins 61 d’entre eux sur les 120 sièges que compte la Knesset (parlement).
Si Benjamin Netanyahu peut encore se maintenir dans le poste de Premier ministre selon la loi israélienne, cette inculpation pourrait minimiser ses chances de rallier une majorité de députés de la Knesset et l’empêche d’aspirer à un simple poste de ministre dans un éventuel gouvernement de coalition. L’hypothèse la plus vraisemblable pour le pays est de nouvelles élections législatives anticipées en mars, qui seraient les troisièmes en moins d’un an.
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