L’AMA confirme la suspension de la Russie des grandes compétitions sportives internationales

Réuni hier lundi à Lausanne, en Suisse, le comité exécutif de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a voté à l’unanimité en faveur de la suspension de la Russie pour une période de quatre ans, des grandes compétitions internationales, dont les Jeux olympiques ou la Coupe du monde de football.
Le comité exécutif de l’AMA a finalement suivi les recommandations du mois dernier de son comité de conformité. Les athlètes et les équipes russes ne pourront participer aux épreuves sous pavillon neutre qu’à la condition qu’ils ne soient pas impliqués dans les opérations de dopage relevées jusqu’en 2015 en Russie.
Selon cette sanction, la Russie ne pourra pas non plus accueillir ni candidater à l’organisation de championnats du monde ou des Jeux olympiques et paralympiques durant quatre ans.
En revanche, les footballeurs et les athlètes russes disputeront, sous leur drapeau national, les compétitions européennes, comme le prochain championnat d’Europe de football, qu’elles pourront également accueillir.
La Russie disputera également sous son nom les qualifications à la prochaine Coupe du monde, avant de devenir une « équipe neutre » au Qatar en cas de qualification.
La Rusada, l’Agence russe de lutte contre le dopage, décidera le 19 décembre prochain si elle fait appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport, lequel devrait rendre son arbitrage avant les Jeux olympiques de Tokyo l’été prochain. La période de quatre ans s’ouvrira à compter de la décision du TAS.
Déclenchée en 2014 par une enquête de la chaîne allemande ARD et un couple de lanceurs d’alerte russes, la crise du dopage en Russie aura connu plusieurs rebondissements.
Cette exclusion vient sanctionner les manipulations, selon les experts informatiques de l’AMA et de l’université de Lausanne, des données remises par la Russie en janvier du laboratoire antidopage de Moscou gardées sous séquestre par le gouvernement.
L’exploitation de ces données, incluant les résultats des contrôles antidopage originaux menés sur les sportifs russes durant les années noires (2011 à 2016 au moins), devait permettre aux fédérations internationales de sanctionner les Russes qui se dopaient mais sont passés entre les mailles du filet. Les enquêteurs de l’AMA estiment que cette manipulation des données rend impossible la suspension d’au moins 145 athlètes, l’annulation de leurs résultats et l’attribution des médailles à leurs concurrents.

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