Les employés d’un important groupe médiatique en difficulté ont observé une journée de grève mercredi pour réclamer le versement des salaires en retard et s’opposer à un plan de licenciements annoncé par le Global Media Group, confronté à un risque de faillite.
La radio d’information TSF n’a pas diffusé de journaux mercredi matin, et les quotidiens Diario de Noticias, le plus ancien du pays avec 160 ans d’existence cette année, Jornal de Noticias, le principal quotidien généraliste basé à Porto, et le journal sportif O Jogo risquent de ne pas paraître le lendemain.
Les employés en grève réclament le paiement de leur salaire de décembre, qui n’a toujours pas été versé.
En difficulté financière, le groupe Global Media a annoncé en décembre le lancement d’un plan de départs volontaires visant à se séparer de 150 à 200 salariés sur un total d’environ 530.
Si cet objectif n’est pas atteint, l’administration n’écarte pas un licenciement collectif, a déclaré le président exécutif José Paulo Fafe, auditionné mardi au Parlement sur la situation du groupe.
M. Fafe a pris la direction de Global Media grâce à un fonds d’investissement basé aux Bahamas, qui a acquis le contrôle du groupe en septembre en rachetant les parts détenues jusqu’alors par l’homme d’affaires portugais Marco Galinha.
Ce fonds, dont les bénéficiaires ne sont pas publiquement connus, est sous le feu du régulateur des médias pour non-respect de ses obligations de transparence.
Selon le dirigeant actuel de Global Media, détenant également plus de 40% du capital de l’agence de presse nationale Lusa, le plan de départs est nécessaire pour éviter « la plus que probable faillite du groupe », qui aurait accumulé fin 2023 plus de 50 millions d’euros de pertes et de dettes.
Le syndicat des journalistes portugais, soutenant la mobilisation de mercredi, a appelé le ministère public à enquêter sur d’éventuelles pratiques de « fraude » ou « mauvaise gestion » du groupe médiatique.