
Nouveau coup dur pour l’image de l’Algérie sur la scène internationale. La Commission européenne a annoncé ce mardi avoir intégré le pays à sa liste des États jugés à haut risque en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Cette décision signifie que les institutions financières européennes devront appliquer des contrôles renforcés lors de toute opération impliquant l’Algérie.
La mesure s’inscrit dans le cadre du dispositif européen de lutte contre le blanchiment d’argent. L’objectif est clair : protéger le système financier de l’UE contre les flux illicites et les failles réglementaires venant de l’extérieur. « Les entités soumises à la législation anti-blanchiment de l’Union devront faire preuve d’une vigilance accrue concernant les pays inscrits sur cette liste », indique la Commission dans un communiqué officiel.
Outre l’Algérie, dix autres pays rejoignent cette liste noire mise à jour : l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Laos, le Liban, Monaco, la Namibie, le Népal et le Venezuela. À l’inverse, huit juridictions, dont les Émirats arabes unis, le Panama et le Sénégal, ont été retirées grâce à des progrès jugés suffisants.
Cette décision repose sur une évaluation approfondie menée par Bruxelles, en collaboration avec le Groupe d’action financière (GAFI), un organisme international de référence dans ce domaine. La Commission a tenu compte des rapports du GAFI, de données issues de dialogues bilatéraux ainsi que d’inspections sur le terrain. L’Algérie figure notamment sur la « liste grise » du GAFI, ce qui a pesé lourd dans la balance.
La mise à jour de cette liste est une obligation légale de l’UE, prévue par la quatrième directive anti-blanchiment. Juridiquement, elle prend la forme d’un règlement délégué, qui entrera en vigueur après une période d’examen d’un mois par le Parlement européen et le Conseil. Ce délai peut être prolongé d’un mois supplémentaire en cas de désaccord ou de demande d’approfondissement.
Cette inscription pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations économiques et financières entre l’Algérie et l’Europe, en particulier pour les investissements, les transferts de fonds et les services bancaires transfrontaliers. Les autorités algériennes n’ont pas encore officiellement réagi à cette annonce.
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