La situation des services bancaires islamiques en Afrique du Nord a été l’objet d’un récent rapport de la BAD (Banque Africaine de Développement). Il en ressort une faiblesse de financement aux causes multiples, principalement d’ordre politique.
Le retard de développement des infrastructures dans la plupart des pays de la région entraîne un besoin criant en financements. Selon le rapport de la BAD, 24 opérations de financement islamique de projets, pour un montant global de plus de 2.4 milliards de dollars ont été approuvées en Afrique du Nord à ce jour. Cependant, ce financement est en-deçà de ce qu’il devrait normalement être selon les experts de la BAD et leur rapport en donne trois causes probables. Premièrement, le développement limité des activités bancaires de détail, ensuite le manque de connaissance des clients potentiels des services bancaires islamiques et enfin le manque de soutien de l’Etat. Ce dernier facteur est certainement le plus important puisque d’une part il peut grandement contribuer à la résolution des deux premiers. D’autre part, il permet d’instaurer un cadre législatif c’est-à-dire une loi bancaire islamique complète qui fixerait les modalités d’octroi d’agréments pour les banques islamiques en ce qui concerne le capital, les ratios de liquidité et l’établissement de rapports financiers, exactement comme cela se fait pour les banques classiques.
La demande en financement est bien présente, les possibilités de financement sont également à portée. Reste à instaurer un cadre le plus propice possible à un déploiement de ce financement qui ne devrait pas manquer de renforcer la cohésion sociale.
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