jeudi dernier, le Secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines, Johnnie Carson, s’est rendu à Pékin pour co-présider avec le Vice-ministre chinois des Affaires Etrangères, Zhai Jun, la cinquième rencontre Etats-Unis – Chine sur l’Afrique.
Les USA et l’Empire du Milieu constituent les partenaires commerciaux les plus importants du continent noir, avec, pour chacun de ces pays, des échanges d’environs 100 milliards de dollars américains l’année. Ce, surtout à cause des opérations liées aux ressources minières. Ce point commun a poussé les deux parties à étudier la possibilité d’une coopération trilatérale avec les pays d’Afrique. Mais, leurs politiques africaines sont, dans la plupart des cas, divergentes. A ce propos, la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avait même lâché, en clôture de la dernière réunion de l’AGOA en Zambie, «nous estimons qu’à long terme, les investissements doivent être durables et pour le bénéfice du peuple africain », ajoutant, dans la foulée, « c’est simple, nous l’avons vu à l’époque coloniale, de venir sortir les ressources naturelles, payer les dirigeants et s’en aller ». Des critiques acerbes qui prouvent à suffisance l’écart stratégique entre les deux puissances.
Néanmoins, la Chine s’est dite prête à coopérer, mais, sous réserve de certaines conditions : recours aux mécanismes de coopération existants, appui aux microprojets dans les domaines de l’agriculture et de la santé et prise en compte des intérêts des pays africains.
Cependant, la difficulté pourrait plutôt venir de ces derniers : selon un câble américain publié sur Wikileaks, les Etats africains voient d’un mauvais œil ce rapprochement sino-américain. Ils estiment que les USA pourraient en profiter pour conditionner leurs interventions, contrairement aux pratiques courantes des chinois. Ainsi, ceux-ci ayant beaucoup plus à gagner avec l’Afrique risquent de ralentir le processus enclenché avec les USA. Pour faire face à cette éventualité, Washington pourrait recourir aux organisations régionales afin de séduire les pays africains.
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