Deux jours avant la date prévue, un tribunal égyptien a ordonné mardi la fin de l’état d’urgence imposé à la mi-août. Le gouvernement a annoncé qu’il appliquerait cette décision de justice dès qu’il recevra une notification officielle.
Les Etats-Unis, de même que plusieurs organismes de défense des droits espèrent que cette évolution aidera à la paix et ramènera le pays sur la voie de la démocratie. L’état d’urgence, accompagné d’un couvre-feu nocturne appliqué de 23 heures à 3 heures GMT, avait été déclaré par le président par intérim Adly Mansour le 14 août. C’est à cette date que les forces de l’ordre ont lancé ,au Caire, une action contre deux grands rassemblements de partisans du président déchu Mohamed Morsi, causant des centaines de morts. L’état d’urgence, qui élargit les pouvoirs des services de sécurité, a vu sa mise en place suivie de la mort dans les jours qui ont suivi d’au moins un millier de personnes, essentiellement des pro-Morsi, et de l’arrestation de plusieurs islamistes. Il a également permis la prolongation de la durée de détention provisoire de Mohamed Hosni-Moubarak assigné à résidence dans un hôpital militaire du Caire. Mais la responsable de Human Rights Watch en Egypte concède que la majorité des 2000 islamistes arrêtés depuis la destitution de Mohamed Morsi par l’armée, ne l’ont pas été en vertu des dispositions prévues par l’état d’urgence.
A côté de la fin de l’état d’urgence, qui ne pouvait selon les dispositions du décret l’instituant être étendu sans un référendum, le président par intérim doit bientôt promulguer par décret de nouvelles régulations des rassemblements. Des mesures antérieures similaires, si elles ont permis de réduire la capacité des partisans de Mohamed Morsi à se mobiliser massivement, ont suscité des mécontentements jusqu’au sein du gouvernement.
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