Finalement, l’actuel vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a comparu lundi devant la commission Farlam en charge du procès des présumés responsables du massacre de Marikana. A l’époque de cette tragédie, il faisait partie des actionnaires de la compagnie minière Lonmin.
Le massacre des grévistes de Marikana remonte à aout 2012. En décembre de la même année, Cyril Ramaphosa accédait au poste de vice-président de l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud. Cette formation politique ayant remporté les élections de mai 2014, il est donc devenu, de par son statut au sein de l’ANC, le vice-président sud-africain. Mais tout cela ne lui a pas permis de passer entre les mailles du filet de la justice. Il semble que, quelques jours précédant le massacre de Marikana, M. Ramaphosa avait correspondu via plusieurs e-mails avec la direction de Lonmin .Dans ces échanges, le numéro 2 de l’ANC disait avoir sollicité l’intervention du ministre de la Police pour que celui-ci adopte « des mesures » visant à mettre un terme à cette grève estimée « criminelle » qui a causé la mort de nombreux mineurs, de policiers et d’agents de sécurité. C’est sur ces courriels que la commission Farlam s’est appesantie lundi, suscitant les réactions acerbes du public en colère, qui criait dans la salle : « Ramaphosa a du sang sur les mains, il doit démissionner ».
Malgré les huées, Cyril Ramaphosa a tout de même donné sa version des faits. Selon lui, il tentait juste d’éviter que ce mouvement de grève ne dérape.
« Comme la situation était en train de gravement dégénérer dans les mines, j’ai eu le sentiment qu’il était de mon devoir d’intervenir pour essayer de calmer les choses », s’est-il expliqué. Ajoutant que «quelqu’un devait communiquer avec les autorités pour éviter l’escalade de la violence, qui conduirait à de nouveaux décès. J’ai pensé que nous devions garder la tête froide et espérer que la police puisse éviter qu’il y ait de nouveaux morts et plus de blessés ». Dans la suite, il a catégoriquement nié avoir joué de son influence sur le ministre de la Police ou son homologue des Mines.
M. Ramaphosa a estimé que la compagnie minière ne peut pas être considérée comme seule responsable de ce drame. Afin que cela ne se répète plus, il a proposé que des « actions collectives soient entreprises ».
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