Nombre d’ONG actives dans le sauvetage des migrants en Méditerranée au large de la Libye, ont décrié mardi, le projet de mise en place d’un «code de conduite» à leur encontre, estimant que ses initiateurs faisaient fausse route.
Les ministres français, allemand et italien de l’Intérieur ont annoncé mardi «travailler sur un code de conduite pour les ONG» dans le but d’«améliorer la coordination» en Méditerranée centrale. Cette proposition est mentionnée en introduction d’un plan décliné en six points qui sera soumis jeudi à Tallin aux pays membres de l’Union Européenne (UE).
Depuis 2015, jusqu’à une douzaine de bateaux humanitaires privés effectuent des patrouilles au large des côtes libyennes. D’après les gardes-côtes italiens, ces navires ont réalisé 35 % des opérations de secours cette année, aux côtés de navires italiens, européens et commerciaux, alors qu’ils en avaient effectué 26 % en 2016. Ces bateaux humanitaires privés gagnent donc en importance.
En raison de leur présence à proximité des eaux libyennes, les passeurs ont pris l’habitude, depuis l’année dernière, d’envoyer des embarcations de plus en plus fragiles et bondées sans même se soucier de donner aux clandestins ne fut-ce que de l’eau, du carburant ou un téléphone satellitaire afin d’appeler en cas de situation de détresse.
Plusieurs ONG préfèrent prendre connaissance du fameux code de conduite avant de le commenter. Pour sa part, Ruben Neugebauer, le porte-parole de l’ONG allemande Sea-Watch, a estimé qu’ « il y a déjà un code de conduite en place, cela s’appelle le droit maritime international ».
Ce code de conduite, « c’est de la poudre aux yeux, pour ne pas affronter le problème réel : c’est l’UE qui devrait procéder aux secours en mer, pas les ONG », a soutenu le président de MSF-Italie, Loris De Filippi.
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