Le monde arabe eLe monde arabe est en effervescence. Dans plusieurs pays arabes, les frustrations cumulées par des générations entières s’expriment enfin. Parfois, violemment. Dans cette soudaine tourmente, les pays occidentaux ont été pris au dépourvu, Etats-Unis en tête. Eux qui ont toujours gardé un œil vigilant sur cette partie du monde si névralgique pour leurs intérêts, n’ont finalement rien vu venir.
Dépassés par le courant révolutionnaire en Tunisie et en Egypte, les capitales occidentales, chacune de son côté, tentent à présent de se racheter en Libye, sous la contrainte de l’urgence. S’ils ont lancé de concert une campagne de frappes aériennes contre les troupes de Kadhafi, les pays occidentaux demeurent divisés sur les moyens à déployer pour déloger le dictateur. Les uns estiment que c’est au peuple libyen lui-même de s’en charger, d’autres préfèrent en laisser le soin aux raids aériens et à l’isolement diplomatique du clan Kadhafi. Mais, aucune capitale n’est prête à envoyer ses troupes au sol. Le dramatique exemple irakien ou l’embourbement des forces de l’Otan en Afghanistan, sont encore présents dans tous les esprits. De leur côté, les rebelles libyens, désorganisés et mal encadrés, sont incapables de s’imposer sur le terrain. Tous les ingrédients semblent ainsi réunis pour maintenir la situation en Libye dans un état de guerre larvée, avec le risque d’un enlisement durable sous le regard confus de l’Occident.
En Syrie, à Bahreïn, au Yémen, le déclenchement des protestations et, surtout, l’ampleur et la détermination des manifestants malgré la répression sanglante, a laissé sur la défensive pratiquement toutes les capitales occidentales. C’est à se demander si la doctrine américaine prônant un Grand moyen orient démocratique et moderne était réellement sincère. Washington a préféré regarder ailleurs lorsque les revendications des yéménites ont été étouffées dans le sang, ou lorsque les troupes saoudiennes ont investi le petit royaume de Bahreïn pour porter secours à une monarchie vacillante. Là encore, les intérêts américains dans cette région vitale étaient en jeu. Washington ne peut tolérer que Bahreïn, à majorité chiite, tombe dans le giron iranien et mette l’allié saoudien sous la menace directe de Téhéran. Au Yémen aussi, où l’ombre d’Al Qaïda n’a jamais été aussi menaçante, l’administration américaine hésite à lâcher le président Ali Abdellah Saleh. Pourtant, celui-ci fait l’objet d’une contestation populaire ininterrompue depuis plusieurs semaines. Ces positions hésitantes, voire sélectives finiront, si ce n’est déjà fait, par ouvrir les yeux des contestataires sur les réelles motivations des américains dans la région, à savoir la défense de leurs intérêts plutôt qu’un utopique idéal de liberté.st en effervescence. Dans plusieurs pays arabes, les frustrations cumulées par des générations entières s’expriment enfin. Parfois, violemment. Dans cette soudaine tourmente, les pays occidentaux ont été pris au dépourvu, Etats-Unis en tête. Eux qui ont toujours gardé un œil vigilant sur cette partie du monde si névralgique pour leurs intérêts, n’ont finalement rien vu venir.
Dépassés par le courant révolutionnaire en Tunisie et en Egypte, les capitales occidentales, chacune de son côté, tentent à présent de se racheter en Libye, sous la contrainte de l’urgence. S’ils ont lancé de concert une campagne de frappes aériennes contre les troupes de Kadhafi, les pays occidentaux demeurent divisés sur les moyens à déployer pour déloger le dictateur. Les uns estiment que c’est au peuple libyen lui-même de s’en charger, d’autres préfèrent en laisser le soin aux raids aériens et à l’isolement diplomatique du clan Kadhafi. Mais, aucune capitale n’est prête à envoyer ses troupes au sol. Le dramatique exemple irakien ou l’embourbement des forces de l’Otan en Afghanistan, sont encore présents dans tous les esprits. De leur côté, les rebelles libyens, désorganisés et mal encadrés, sont incapables de s’imposer sur le terrain. Tous les ingrédients semblent ainsi réunis pour maintenir la situation en Libye dans un état de guerre larvée, avec le risque d’un enlisement durable sous le regard confus de l’Occident.
En Syrie, à Bahreïn, au Yémen, le déclenchement des protestations et, surtout, l’ampleur et la détermination des manifestants malgré la répression sanglante, a laissé sur la défensive pratiquement toutes les capitales occidentales. C’est à se demander si la doctrine américaine prônant un Grand moyen orient démocratique et moderne était réellement sincère. Washington a préféré regarder ailleurs lorsque les revendications des yéménites ont été étouffées dans le sang, ou lorsque les troupes saoudiennes ont investi le petit royaume de Bahreïn pour porter secours à une monarchie vacillante. Là encore, les intérêts américains dans cette région vitale étaient en jeu. Washington ne peut tolérer que Bahreïn, à majorité chiite, tombe dans le giron iranien et mette l’allié saoudien sous la menace directe de Téhéran. Au Yémen aussi, où l’ombre d’Al Qaïda n’a jamais été aussi menaçante, l’administration américaine hésite à lâcher le président Ali Abdellah Saleh. Pourtant, celui-ci fait l’objet d’une contestation populaire ininterrompue depuis plusieurs semaines. Ces positions hésitantes, voire sélectives finiront, si ce n’est déjà fait, par ouvrir les yeux des contestataires sur les réelles motivations des américains dans la région, à savoir la défense de leurs intérêts plutôt qu’un utopique idéal de liberté.
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