
La Haute cour militaire de Kinshasa a condamné, le 30 septembre, l’ancien président congolais Joseph Kabila à la peine de mort pour trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. Reconnu comme « chef de la coalition armée AFC/M23 », il devient le premier ex-chef d’État de la RDC frappé d’un tel verdict.
Cette décision intervient alors que l’AFC/M23 participe à des négociations de paix au Qatar. Ses responsables dénoncent un « coup de massue » porté aux discussions. Pour Bertrand Bisimwa, coordinateur adjoint, la condamnation de Kabila viole la Déclaration de Doha et fragilise encore la confiance entre les parties.
Du côté du PPRD, son parti, les soutiens dénoncent une « décision politique ». Emmanuel Ramazani Shadary rappelle que Kabila demeure un acteur incontournable pour l’avenir du pays. L’ancien président, aujourd’hui en exil, continue de cultiver ses réseaux en Afrique de l’Est et australe, cherchant à maintenir son influence malgré l’affaiblissement de son camp à Kinshasa.
Dans son entourage, les appels à la résistance se multiplient. Des proches évoquent même l’éventualité d’un soulèvement populaire ou d’une lutte armée, invoquant l’article 64 de la Constitution, qui légitime la défense de la démocratie face à la tyrannie. Kabila lui-même, dans une déclaration passée, s’était dit « fidèle à son serment militaire » et déterminé à œuvrer pour la paix et la reconstruction nationale.
Au-delà du sort personnel de Joseph Kabila, ce verdict pèse lourdement sur le climat politique et sécuritaire. À l’approche des prochaines échéances électorales, la RDC risque de voir s’ouvrir une nouvelle phase d’instabilité, où l’ancien président, loin d’être effacé, pourrait redevenir un catalyseur des oppositions.
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