Cameroun : une présidentielle sous tension entre succession incertaine et appel au changement

Le Cameroun se prépare à un scrutin décisif le 12 octobre. À 92 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, sollicite un huitième mandat. S’il l’emportait, il pourrait rester chef de l’État jusqu’à ses 99 ans, un scénario qui nourrit les critiques de l’opposition et les inquiétudes d’une partie de la société civile.

En face, onze candidats ont vu leur dossier validé. Plusieurs voix plaident pour une union de l’opposition afin de briser l’hégémonie du RDPC, mais les divisions demeurent. Maurice Kamto, arrivé deuxième en 2018, a été écarté du scrutin pour des raisons administratives contestées. Certains opposants, comme Ateki Caxton ou Akere Muna, se sont ralliés à Bello Bouba Maïgari, ex-ministre démissionnaire. Mais la perspective d’un candidat unique reste lointaine.

Le climat électoral est marqué par une méfiance persistante vis-à-vis d’Elecam, l’organe chargé d’organiser le vote, et par de multiples signaux d’alerte : arrestations de manifestants, pressions sur les médias, appels au boycott dans les régions anglophones toujours secouées par la guerre civile. Dans l’Extrême-Nord, Boko Haram poursuit ses attaques, contribuant au déplacement d’un million de personnes.

La situation sociale et économique ajoute à la fragilité du contexte : près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de deux millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. Dans ce climat tendu, la présidentielle s’annonce comme un test majeur, entre la promesse d’alternance et la perspective d’une continuité fragile.

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