Au Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, effectue depuis lundi une visite de deux jours dans les régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord. Objectif : évaluer la situation post-électorale et sécuritaire, quelques jours après la prestation de serment de Paul Biya pour un huitième mandat.
À Ngaoundéré et Maroua, le ministre a rencontré autorités locales, forces de sécurité et représentants communautaires. Il a transmis un message de paix du chef de l’État et dénoncé les « discours de haine et mensonges véhiculés sur les réseaux sociaux par des politiciens irresponsables ».
Mais sa tournée s’effectue dans un climat tendu. Des groupes de jeunes du Grand Nord ont exprimé leur rejet de sa visite, l’accusant d’être responsable d’arrestations arbitraires et d’intimidations pendant la période électorale. Le ministre doit conclure sa mission ce mardi à Garoua, fief de l’opposant Issa Tchiroma Bakary.
Ce dernier, arrivé deuxième selon les résultats officiels, revendique la victoire à la présidentielle du 12 octobre. Dimanche, il a donné 48 heures aux autorités pour libérer « sans conditions » les citoyens arrêtés ces dernières semaines, menaçant d’« actions de légitime défense » en cas d’inaction.
En parallèle, plusieurs syndicats, dont le Seca et le Corec, réclament la libération d’enseignants arrêtés, accusant le gouvernement d’« envenimer la crise post-électorale ».
Le président Paul Biya, pour sa part, a appelé à la stabilité lors de son investiture : « Le Cameroun n’a pas besoin d’une nouvelle crise post-électorale aux conséquences dramatiques. »
Les observateurs estiment que la situation reste fragile, dans un contexte où le pouvoir tente de maintenir le contrôle et l’opposition de préserver sa crédibilité.
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