Au Mali, le Jnim, affilié à al-Qaïda, a diffusé lundi 1ᵉʳ décembre une vidéo montrant les deux journalistes de l’ORTM enlevés le 14 octobre dans la région de Mopti. Daouda Koné, directeur de la station régionale de Douentza, et son cameraman Salif Sangaré y apparaissent vêtus de boubous, assis devant un drap qui masque leur environnement. Visiblement éprouvés, mais en bonne santé apparente, ils affirment être « bien traités » et appellent « tous ceux qui regarderont cette vidéo » à agir pour leur libération.
La diffusion de ces images a profondément bouleversé leurs collègues. « C’est très dur à voir », confient plusieurs journalistes de l’ORTM, choqués par l’apparition de leurs confrères après un mois et demi de silence. Depuis leur enlèvement entre Sévaré et Konna, aucune communication officielle n’a été faite : ni la transition, ni l’ORTM, ni les organisations nationales de presse n’ont pris publiquement position, invoquant un impératif de « discrétion » pour éviter de compromettre d’éventuelles négociations.
De sources locales, des notabilités de la région de Mopti auraient engagé des discussions avec le Jnim, mais la publication de cette vidéo laisse planer un doute sur l’état de ces démarches. L’entourage des deux journalistes se dit inquiet et redoute un blocage. « On espère les retrouver sains et saufs au plus vite », confie un confrère.
Par ailleurs, les autorités de transition ont décoré plusieurs opérateurs pétroliers et chauffeurs – dont certains blessés ou tués – pour leur rôle dans le ravitaillement du pays malgré l’embargo imposé par le Jnim sur le carburant depuis septembre. Une reconnaissance pour ceux qui continuent d’assurer l’approvisionnement du Mali malgré les attaques répétées contre les camions-citernes.
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