Cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, force est de constater que la partie algérienne n’arrive toujours pas à tourner la page. En effet, Saïd Abadou, le Secrétaire général de l’Organisation Nationale des Moudjahidines(ONM) a lancé un appel mardi 13 mars dernier au futur parlement algérien pour l’adoption d’une loi criminalisant le colonialisme français.
La demande du Secrétaire général de l’ONM est intervenue la veille de la tenue du 11ème congrès des Moudjahidines, les anciens combattants algériens de la guerre d’indépendance, pour la commémoration du 50ème anniversaire des accords d’Evian qui avaient mis un terme au conflit. Ce n’est pas la première fois qu’une partie algérienne demande l’adoption d’une telle loi. En effet, en réponse à l’adoption par l’Assemblée française de la loi dite du 23 février 2005 qui mettait l’accent sur le caractère positif de la colonisation, un groupe de députés algériens avaient dès 2009 déposé une proposition de loi portant sur la criminalisation du colonialisme français devant le Bureau de l’Assemblée algérienne. Cette proposition de loi, qui prévoyait la poursuite des responsables de crimes coloniaux devant des tribunaux spéciaux ou des tribunaux internationaux, avait été rejeté vingt mois plus tard par les autorités algériennes qui avaient avancé comme argument le manque de fondement juridique.
La requête de Saïd Abadou a peu de chances de recevoir un écho favorable auprès de la future assemblée nationale, tout d’abord parce qu’elle n’apporte aucun argument nouveau et ensuite parce que, en plus d’être difficilement applicable, elle ne ferait que raviver les tensions avec l’Etat français.
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