Le monopole chinois sur les terres rares

Mardi dernier, les USA, l’Union Européenne et le Japon ont porté plainte contre Pékin devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Pour cause, la Chine restreint ses exportations de terres rares. Une pratique peut être déloyale comme le pense l’accusation mais compréhensible du point de vue économique.

La Chine commence à s’y habituer : ce n’est pas la première fois que Washington s’associe à Bruxelles pour la traîner en justice. Il y a, à peine, 3 ans, les mêmes, en compagnie du Mexique, avaient déjà porté plainte contre la Chine pour entrave à l’exportation sur un bon nombre de produits miniers. Une procédure qui a abouti à l’inculpation chinoise l’année dernière. Et, tout récemment en début février, ce jugement a été confirmé en appel. Mais, la grande question est de savoir pourquoi la Chine ne veut pas vendre ses terres rares, des métaux indispensables à la fabrication d’articles de haute technologie (disques durs, mobiles, ampoules basse consommation, …) : « …les raisons principales de ce resserrement des exportations (des terres rares) sont stratégiques. Le dernier plan quinquennal chinois montre une très forte volonté de développer des industries de plus en plus sophistiquées, des produits à haute valeur ajoutée », estime Christian Hocquard, spécialiste des terres rares au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). En clair, la Chine souhaite mieux compter sur sa consommation intérieure. Jusque-là, celle-ci ne représente que 40 % de son PIB au maximum.

Mais, ce n’est pas tout : « il y a des réserves de terres rares un peu partout dans le monde, mais seuls les Chinois ont compris l’importance de ces matériaux, et ce dès les années 1980 », affirme John Seaman, spécialiste de la politique énergétique en Chine et des terres rares. Une allusion faite à la longue procédure pour développer la production de ces minerais. Aujourd’hui, la Chine est quasiment le seul pays à être capable de produire les 17 métaux rares. Elle détient donc ce marché à 95 %. Si d’autres Etats se lançaient dans la course, ils devront attendre au moins jusqu’en 2015 pour espérer concurrencer sérieusement la Chine.

A propos de Fitzpatrick Georges 1538 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*