Les négociations entre la Russie et l’OTAN sur le projet de bouclier antimissile en Europe seraient au point mort, de l’avis des dirigeants russes. Si l’Alliance campe sur ses positions, les russes menacent de déployer des armes offensives aux portes de l’Union Européenne.
C’est le constat qu’a révélé Anatoli Serdioukov, le ministre russe de la Défense, à l’occasion d’une conférence de deux jours la semaine dernière réunissant des responsables de pays de l’OTAN et de l’ex-URSS. Le projet du bouclier antimissile, basé essentiellement sur une technologie américaine, consiste en un déploiement progressif d’intercepteurs de missiles et de puissants radars dans l’est de l’Europe et en Turquie dans le but de se prémunir contre une éventuelle menace du Moyen-Orient, telle que celle de l’Iran. L’achèvement de sa première phase devrait être annoncé au sommet de l’OTAN les 20 et 21 mai prochain à Chicago.
Le projet est contesté par Moscou qui estime que ce projet nuit à la sécurité du pays en réduisant son pouvoir de dissuasion. Selon l’état-major de l’armée russe, à terme, ce bouclier pourra intercepter les missiles balistiques intercontinentaux russes. La Russie exige d’être associée au projet ou sinon de recevoir des garanties sur la préservation de sa capacité de dissuasion, c’est-à-dire que les zones de possible interception ne traversent pas les frontières russes.
Tout en laissant ouverte la porte des négociations, la Russie affirme que si l’OTAN ne faisait pas de concessions, elle déploiera des systèmes de défense antimissile comprenant des missiles Iskander, d’une portée allant de 280 à 500 kilomètres, dans l’enclave russe de Kaliningrad, aux portes de l’Union Européenne.
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