Brésil : Enquête sur la dictature militaire

La première commission de la Vérité au Brésil a été mise ne place il y a quelques jours par la présidente Dilma Roussef elle-même. Sa mission est de faire la lumière sur une période sombre de son histoire, celle de la dictature militaire entre 1964 et 1985.

Après l’Argentine, le Chili, l’Uruguay et le Paraguay, le Brésil est le dernier pays de la région à instaurer un tel régime en raison d’une part de l’opposition des militaires et d’autre part de la relative faiblesse du nombre de victimes, environ 400 morts, alors que ce nombre atteint par exemple 30 000 dans sous la dictature militaire en Argentine. Cette commission comprend sept juristes dont l’actuel président de la Commission internationale d’enquête de l’ONU pour la Syrie, le sociologue Paulo Sérgio Pinheiro. Dilma Roussef a également invité tous les présidents vivants depuis le rétablissement de la démocratie en 1985 dans le but d’éviter les conflits, notamment avec les militaires, que la Commission  ne devrait pas manquer de rencontrer sur son chemin. Sa marge de manœuvre est assez réduite. Dotée de peu de moyens financiers, elle n’a que deux ans pour présenter ses conclusions et ne peut délivrer aucune condamnation, les tortionnaires bénéficiant d’une amnistie établie en 1979.

C’est tout un symbole, parmi les premières personnes à être indemnisées, vient la présidente Dilma Roussef. Ancienne guérillera, emprisonnée et torturée sous la dictature au début des années 1970, elle vient de bénéficier de la part de l’Etat de Rio de Janeiro d’une indemnisation de près de 10 000 dollars US.

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