Mercredi dernier, une manifestation d’habitants de Tel-Aviv contre les immigrants illégaux africains a basculé dans la violence. Des manifestants, parmi plusieurs centaines qui réclamaient l’expulsion des immigrés clandestins et des demandeurs d’asile s’en sont pris à des commerces et à des automobilistes africains. Des dizaines de personnes ont été arrêtées.
Préservation du caractère juif de l’Etat d’Israël et de l’emploi pour les nationaux sont les raisons avancés par les fers de lance de l’hostilité aux étrangers, parmi lesquels se retrouvent des députés du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ou encore Eli Yishai, le ministre de l’Intérieur membre du parti orthodoxe séfarade Shass.
Estimés à environ 60 000 par les autorités, les immigrés en situation illégale, en provenance majoritaire d’Erythrée et du Soudan, sont accusés par une frange de la population israélienne d‘être la cause d’une recrudescence de la criminalité. Des viols et des agressions commis ces derniers mois leur ont été attribués et ont créé une véritable psychose collective.
Israël a entrepris la construction d’un barrage le long de la frontière entre Israël et le Sinaï égyptien, voie de passage par excellence des immigrants clandestins d’origine africaine, pour juguler ce flux migratoire. Le mur devrait être achevé à la fin de l’année. Un centre de détention dans le Néguev est également en cours de construction. Mais la marge de manœuvre d’Israël en matière d’expulsion est des plus restreintes du fait qu’il n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Soudan et qu’une grande partie de ces clandestins sont des demandeurs d’asile fuyant des zones en guerre.
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