En Russie, la corruption est un fléau qui résiste, jusque-là, à différents moyens d’éradication. Ainsi, le gouvernement s’est lancé dans un combat même contre les expressions qui précèdent, en général, des versements de pots-de-vin.
Dans son classement 2012 des pays les moins corrompus aux plus corrompus, Transparency International a placé la Russie au 133è rang sur un total de 176 Etats. C’est tout sauf une place d’honneur. En effet, la Russie est entièrement atteinte par la corruption, que ce soit dans la fonction publique, dans l’armée ou dans la police. Pour preuve, pas plus tard que la semaine dernière, Viktor Kozbanenko, recteur de l’Université publique de l’Administration, a été pris la main dans le sac : il touchait 175 000 euros (220 000 dollars américains) déboursés par une société récemment désignée pour entretenir le territoire universitaire. D’après des estimations du ‘’Think Ttank’’ russe datant de 2011, 300 milliards de dollars américains par an sont investis dans la corruption, soit 15 % du PIB de cet Etat. Ce, malgré tous les efforts de lutte. Aussi, la corruption figure toujours parmi les priorités du gouvernement russe.
Dans cet ordre d’idées, le ministère du Travail a décidé d’interdire certaines tournures dans la fonction publique. L’autorité de tutelle a publié lundi sur son site web une liste d’expressions et de thèmes connus comme incitatifs à la corruption : « la question est difficile à régler, mais pas impossible », « il faut des arguments plus convaincants » ou « on peut s’entendre » en sont quelques exemples. Les fonctionnaires ne devront donc plus employer ce vocabulaire dans leurs rapports avec les usagers. De même, il est proscrit d’aborder certains sujets de discussion, dont les « salaires trop bas », « un projet de voyage touristique » ou « l’intention de faire inscrire un proche dans un établissement scolaire ». Le ministère du Travail pense que cela peut être compris par les usagers comme une demande. Il ne reste plus qu’à jauger l’efficacité de ces nouvelles mesures.
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