Sous la pression des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, le Qatar a multiplié ces derniers temps les signes d’apaisement envers ses partenaires arabes, principalement dans son soutien aux Frères musulmans.
Selon Amr Darrag, un dirigeant de la Confrérie, « certaines figures des Frères musulmans ont été appelés à relocaliser leurs bureaux à l’extérieur du Qatar ».Les personnes ciblées seraient au nombre de sept parmi lesquelles le secrétaire général du mouvement islamiste Mahmoud Hussein. Elles auraient accepté pour éviter tout désagrément. Ces dirigeants en exil devraient vraisemblablement chercher refuge du côté de la Turquie, qui est avec le Qatar le seul pays du Moyen-Orient, avec la Malaisie et le Soudan, à avoir soutenu ouvertement les Frères musulmans depuis le renversement de Mohamed Morsi par l’armée égyptienne l’année dernière.
Le Qatar s’est également illustré dans le dossier du terrorisme. Alors que les Etats-Unis mobilisent leurs alliés contre l’Etat Islamique en Irak et en Syrie, Doha a condamné sans équivoque les « groupes terroristes ». Selon le Premier ministre libanais, « le Qatar a été au premier plan dans les négociations pour la libération d’un otage américain et de 45 Casques bleus fidjiens en Syrie et continue à multiplier ses efforts pour la libération d’autres prisonniers ».
Mais c’est le soutien du Qatar aux Frères musulmans qui lui a causé le plus de tort dans le monde arabe, isolant le petit mais richissime émirat gazier. La Confrérie est interdite par plusieurs monarchies du Golfe qui la considèrent comme une « menace » pour leur stabilité. L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rappelé en mars dernier leurs ambassadeurs à Doha. Le Qatar s’est en plus retrouvé en conflit ouvert avec l’Egypte qui mène une répression sanglante contre les Frères musulmans.
Toutefois, malgré sa concession, le Qatar n’entend pas rompre totalement son soutien aux Frères musulmans.
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