Libye : 556 mercenaires du Polisario aux mains du CNT

Après leur victoire éclair sur les troupes de Kadhafi à Tripoli, les rebelles libyens essayent à présent de gérer le problème des prisonniers. Selon une source haut placée au sein du CNT (Conseil National de Transition), des milliers de partisans de Kadhafi ont été arrêtés, parmi lesquels des centaines de mercenaires africains et 556 mercenaires du mouvement Front Polisario, qui lutte face au Maroc pour l’indépendance du Sahara Occidental. Le CNT, désormais attentif à son image après avoir été reconnu presque unanimement à l’international, a ainsi donné des ordres stricts à ses troupes pour traiter convenablement les prisonniers, Moustapha Abdeljalil, Président de la transition,  mettant même sa démission dans la balance. Dans le cas des mercenaires du Polisario-dont plusieurs ont été arrêtés dans la ville de Zawiya, mais également au sein du complexe militaire de Bab El Aziziah à Tripoli- le CNT a ordonné leur transfert vers Benghazi en attendant de « mettre la main sur le reste des éléments du Polisario se trouvant en Libye », selon la même source. La décision du CNT a été prise à la suite de l’attaque menée le 22 août par les rebelles contre l’ambassade d’Algérie à Tripoli. Dans les locaux de la chancellerie algérienne, les combattants anti-Kadhafi auraient trouvé des documents particulièrement compromettants pour Alger, révélant un soutien massif au colonel Kadhafi. Les dossiers ont révélé ce qui était en partie connu : une aide militaire et logistique algérienne à Kadhafi, outre la présence sur le sol libyen de plusieurs centaines de mercenaires du Polisario. Le CNT en a conclu que, mis à part les 556 éléments arrêtés, d’autres mercenaires du Polisario auraient été tués dans les combats ou bien se seraient évanouis dans la nature à la faveur de la confusion générale qui a suivi l’écroulement du régime. Pour en avoir le cœur net, le CNT a donné des ordres pour continuer à traquer les survivants afin de les arrêter et les traduire en justice, explique notre source libyenne. La présence de mercenaires du Polisario aux côtés du clan Kadhafi avait provoqué, dès le début de l’insurrection, une forte tension entre le CNT et Alger. Le premier accusant les responsables algériens de soutenir le dictateur libyen par l’envoi de mercenaires sahraouis du Polisario. En mars déjà, Ali Richi, ancien ministre libyen des migrations  avant de rejoindre le camp de la rébellion, avait dénoncé la présence de mercenaires du Polisario aux côtés des troupes de Kadhafi. De leur côté, des rapports de l’OTAN avaient corroboré cette présence sur la base de révélations faites par d’anciens responsables libyens qui se sont joints à la rébellion.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise