Syrie : Alep victime de l’un des conflits urbains les plus dévastateurs de l’époque

La situation est devenue particulièrement préoccupante ces dernières semaines à Alep, la deuxième plus grande ville de Syrie qui est plongée depuis déjà quatre ans, dans une guerre civile, divisée entre ses quartiers ouest contrôlés par les forces gouvernementales et les quartiers est aux mains des groupes armés rebelles.

Les combats se sont intensifiés, et la Russie et le régime syrien sont accusés d’avoir utilisé à de nombreuses reprises, des bombes incendiaires qui causent de graves brûlures chez les civils et provoquent des incendies sur les infrastructures touchées.

Selon le CICR (Comité International de la Croix-Rouge), les combats se sont généralisés à Alep et, à tout moment, les civils sont menacés par les bombes, les roquettes ou les tirs.

L’aviation syrienne et russe pilonnent en permanence les quartiers aux mains des rebelles où vivent environ 250.000 personnes et les groupes armés plus ou moins radicalisés déversent pour leur part leurs roquettes vers les zones tenues par le gouvernement où se concentrent 1.5 à 2 millions de personnes.

Les agences humanitaires n’ont plus accès aux quartiers est depuis juillet et la coupure de la route principale qui relie Alep à Damas empêche les camions de passer. La population manque de tout, à commencer par l’eau et l’électricité. Les hôpitaux ne sont pas épargnés et nombre d’entre eux ont été endommagés par les combats. Nadim Houry, le directeur adjoint de Human Rights Watch pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, affirme que 18 cas d’utilisation d’armes incendiaires ont été documentés au cours des 9 dernières semaines. Ces armes ont notamment été utilisées par la Russie alors que Moscou est signataire du troisième protocole qui régit l’utilisation de ces bombes incendiaires et qui « interdit l’utilisation de ces bombes dans les villes et là où il y a des rassemblements de personnes ».

La situation actuelle préfigure un siège et, alors que la perspective d’une reprise des négociations sur la Syrie demeure très hypothétique, les ONG internationales multiplient les appels à une trêve humanitaire pour donner aux habitants l’aide dont ils ont tellement besoin.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise