Le Maroc décide de se retirer de la zone tampon de Guergarate

Les autorités marocaines ont décidé dimanche de se retirer de la zone contestée de Guergarate, située à l’extrême sud du territoire marocain du Sahara et qui fait l’objet depuis plusieurs semaines de tensions entre Rabat et le front indépendantiste Polisario, soutenu par l’Algérie.

Ce retrait unilatéral du Maroc intervient en réponse à la réaction du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ce dernier avait en effet appelé samedi au « retrait des éléments armés de Guergarate et à la non-obstruction du trafic commercial », qui a été bloqué par le Polisario dans cette région.

D’après un communiqué du ministère marocain des Affaires Etrangères,  « le Maroc enregistre les recommandations et les appréciations du secrétaire général, qui sont conformes à la légalité internationale. Dans ce contexte, et sur instructions du Roi Mohammed VI, et afin que la demande du secrétaire général soit respectée et appliquée dans l’immédiat, le Royaume du Maroc procédera, dès aujourd’hui, a un retrait unilatéral dans la zone ».

En prenant cette initiative, le Maroc espère que la situation antérieure dans la zone concernée revienne à la normale afin de garantir la fluidité du trafic routier avec la Mauritanie et les pays africains et ainsi sauvegarder le cessez-le-feu pour renforcer la stabilité régionale.

Placée depuis plus de 25 ans sous la surveillance de la MINURSO, la zone de Guergarate constitue historiquement le point de transit entre le Royaume et le reste de l’Afrique. Mais, depuis quelques semaines cette région fait l’objet de provocations de la part des rebelles séparatistes du Polisario.

Ces derniers bloquent le trafic routier à ce niveau et empêchent le transit des camions qui arborent le drapeau marocain. Le but étant de freiner les échanges avec les pays subsahariens afin d’impacter le rythme des échanges commerciaux entre le Royaume et l’Afrique.

Ce regain de tension s’explique en partie par la réussite de la récente offensive diplomatique africaine du Maroc. Plusieurs pays africains ont en effet pris conscience de la dangerosité que représentent les rebelles séparatistes du Polisario pour la stabilité de la région.