Diverses firmes pharmaceutiques soupçonnées de corruption en Irak

Le département américain de la Justice (DoJ) mène une enquête sur les activités en Irak de divers groupes pharmaceutiques, parmi lesquels AstraZeneca, soupçonnés d’avoir mis à disposition gratuitement des autorités de ce pays du Golfe des médicaments et du matériel pharmaceutique tout en étant conscients qu’ils seraient par la suite écoulés sur le marché noir afin de soutenir financièrement des attaques terroristes.

Lors de la parution de ses résultats semestriels il y a une semaine, AstraZeneca a rapporté avoir reçu du DoJ une demande de renseignements relatifs à « une enquête pour corruption en Irak ». Celle-ci est au moins partiellement liée, selon la requête, à une action judiciaire initiée en octobre dernier devant un tribunal de Washington au nom d’ex-combattants américains morts ou blessés sur le sol irakien entre 2005 et 2009.

En clair, les plaignants accusent non seulement AstraZeneca mais aussi d’autres géants pharmaceutiques à l’instar de Johnson & Johnson, Pfizer et Roche et également l’américain General Electric, qui est notamment fabricant d’équipement d’imagerie médicale, d’avoir enfreint la législation antiterroriste américaine. Afin d’obtenir des marchés en Irak, ces multinationales auraient fourni des échantillons de médicaments et de l’équipement médical au ministère irakien de la Santé, dirigé à l’époque par des pro-Moqtada Sadr.

En ce temps, le leader chiite, qui est arrivé en tête aux législatives du 12 mai dernier, était à la direction d’un puissant groupe armé de résistance à l’occupation de l’armée américaine. Le même dirigeant est soupçonné d’avoir établi des escadrons de la mort contre les musulmans sunnites. D’après les plaignants, les pro-Sadr revendaient de manière informelle les médicaments et équipements fournis par les firmes pharmaceutiques pour financer ces attaques.

En réaction, AstraZeneca a affirmé par voie de communiqué disposer d’un « programme de respect des lois solide et dynamique » et ne tolérer « ni les pots-de-vin ni d’autres formes de corruption ».