Les cours du pétrole poursuivent leur baisse vertigineuse

Entre une demande réduite d’or noir et une économie mondiale en souffrance en raison de la pandémie de coronavirus et une offre mondiale largement excédentaire, les cours du baril de pétrole ont à nouveau plongé à des niveaux inédits depuis 2002-2003. 

Hier mercredi, en fin d’après-midi, les cours du WTI, la référence américaine, et du Brent, la référence européenne, cotaient respectivement 22,14 dollars et 25,62 dollars, accusant des baisses respectives de 17,85% et de 10,82% depuis la clôture de la veille. 

Le WTI est retombé au plus bas depuis mars 2002, entre les attentats du 11 septembre 2001 et l’intervention américaine en Irak qui avait débuté en mars 2003. Le Brent pour sa part, a flirté avec son niveau de septembre 2003. 

Le WTI et e Brent ont perdu en tout plus de 60% de leur valeur depuis le dernier pic atteint début janvier après la montée de la tension entre les Etats-Unis et l’Iran au lendemain de l’assassinat à Bagdad, du général iranien Qassem Soleimani dans un raid aérien. 

Le mouvement de panique sur les marchés de l’or noir a commencé vendredi 6 mars, au dernier jour du sommet interministériel entre les pays membres de l’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, et leurs alliés à Vienne, en Autriche. 

Après que l’Arabie saoudite, chef de file du cartel, et la Russie, poids lourd parmi ses alliés, aient échoué à s’entendre sur une nouvelle baisse de la production pétrolière pour soutenir les prix de l’or noir, Ryad a décidé d’ouvrir  les vannes et d’inonder le marché afin de mettre à l’épreuve ses concurrents et préserver sa part du marché. 

Plusieurs pays producteurs de pétrole notamment latino-américains et africains comme l’Algérie, s’inquiètent pour leur survie dans le cas où le baril atteindrait le niveau critique de 20 dollars. Et cette crainte se renforce chaque jour davantage, tant qu’aucun des deux premiers producteurs mondiaux, l’Arabie saoudite et la Russie, ne change pas de position. 

Pire, les Etats-Unis, devenus premier producteur mondial de brut, ont également augmenté leur production qui a atteint la semaine passée, son niveau record de 13,1 millions de barils par jour, selon les chiffres publiés hier mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie.