Hirak : Les étudiants algériens reprennent leurs marches à Alger

Des centaines de jeunes étudiants ont manifesté mardi à Alger contre le régime en place et en faveur de la liberté de la presse malgré l’interdiction des rassemblements et le déploiement impressionnant des forces de l’ordre. 

La veille, les principales villes de l’Algérie ont été envahies par des centaines de milliers de manifestants à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak, le mouvement contestataire spontané qui a éclaté pour la première fois le 22 février 2019 et qui avait conduit à l’éviction de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et ses proches collaborateurs.

Avant la suspension des manifestations hebdomadaires du Hirak en mars dernier à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus, les étudiants organisaient des marches et sit-in anti-régime tous les mardis. 

Hier matin, des camions des forces de l’ordre se sont placés non loin des principales places du centre-ville d’Alger, dont la place des Martyrs, d’où partait la marche hebdomadaire de ces jeunes.

Malgré le cordon sécuritaire dressé par les forces de l’ordre et de la police anti-émeute, des dizaines de manifestants ont pu atteindre le théâtre national, scandant des slogans notamment : «Nous sommes des étudiants et pas des terroristes» ou «Pour une presse libre et une justice indépendante», ont rapporté certains médias. Les protestataires ont aussi répété des slogans traditionnels du mouvement de contestation à l’instar d’«Un Etat civil et pas militaire».

Leur avancée a été arrêtée à proximité de la Faculté centrale d’Alger. Par la suite, les forces de l’ordre ont conduit les contestataires vers une station de bus réservée aux étudiants avant de les contraindre à partir à quitter le centre-ville. D’après la presse, quelques heurts ont eu lieu après que des agents de police aient essayé de repousser les jeunes et deux manifestants ont été interpellés. 

Mais, d’après une liste incomplète du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), il y a eu au moins 18 interpellations dans la capitale algérienne, dont certains ont été libérés en fin de journées.