Une autre crise politique pour le Koweït

Hier, la Cour constitutionnelle du Koweït s’est prononcée pour la Dissolution du Parlement obtenu après les dernières élections législatives de février et le rétablissement de la précédente législature. C’est une nouvelle crise politique qui démarre pour l’émirat.

L’annonce de la décision a soulevé l’indignation  de l’opposition qui était majoritaire dans le Parlement élu. Le député Mussallam al-Barrak a aussitôt appelé à une unité de l’opposition face à cette décision. Au moins 16 députés de l’opposition qui se retrouvent dans le Parlement qui vient d’être rétabli ont déjà annoncé leur démission en guise de protestation. La colère est d’autant plus grande dans les rangs de l’opposition que 13 des députés pro-gouvernementaux à être ainsi reconduits ont été entendus l’année dernière par le procureur général. Ils ont dû s’expliquer sur l’origine d’un montant total de 350 millions de dollars qu’ils ont perçu, que l’opposition affirme être des pots-de-vin. La décision de la Cour constitutionnelle accentuera encore plus des tensions déjà très fortes entre l’opposition et le gouvernement, des tensions que l’émir cheick Sabah al-Ahmad Al-Sabah avait tenté de calmer en suspendant le Parlement en début de semaine.

Pour de nombreux observateurs, le seul moyen pour éviter que la situation ne s’envenime davantage serait que l’émir dissolve le Parlement rétabli et organise le plus vite possible de nouvelles élections. Cette option ne contribuera certainement pas à la stabilité du pays puisque la dernière dissolution du Parlement en décembre dernier était la quatrième en moins de six ans. Sans compter que dans la même période, le gouvernement a démissionné sept fois.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise