USA/UE : Des négociations commerciales mises en péril par la France

3164423_3_e785_le-secretaire-d-etat-americain-john-kerry-aux_4c5ae166d52d8e7e96fec6ed102a692dPendant que se prépare, les 17 et 18 juin prochains, les discussions au sujet d’un accord de libre-échange entre l’Union Européenne et Washington, la Commission européenne craint le blocage par la France du mandat de négociation.

En effet, réunis en ce jour à Bruxelles, les vingt-sept ministres européens du Commerce doivent se prononcer à l’unanimité sur le mandat de négociation à confier à la Commission européenne pour enclencher les discussions avec Washington.

Or, au nom de l’exception culturelle, la France demande que soient exclus de cet accord les secteurs de la culture et de l’audiovisuel ; faute de quoi elle le bloquerait. Pour la République française, il est question d’une conviction d’ordre politique et philosophique, à savoir : la culture n’est pas une marchandise comme les autres. Par conséquent, elle persiste et signe qu’elle ne peut pas abandonner la culture aux lois aveugles du marché.

Même si les revendications de la France paraissent légitimes, sa position est mal comprise dans les capitales européennes selon une source officielle. Les raisons de cette incompréhension sont multiples.

En fait, un texte de compromis a été déjà mis sur la table et ce dernier garantit que la base de la politique d’exception culturelle sera préservée ; d’où une telle agitation de la France laisse à désirer.

Par ailleurs, l’accord susvisé présente un enjeu énorme de croissance pour les deux continents. De l’avis du premier ministre britannique, c’est une opportunité qui s’offre à eux afin de relancer les plus hauts standards pour l’environnement, la santé, la sécurité ainsi que les valeurs culturelles dans un « monde commercial de plus en plus dominé par les nouvelles forces asiatiques ». D’immenses bénéfices peuvent découler d’un accord de libre-échange entre les deux parties, a-t-il ajouté.

Quoiqu’il en soit, l’UE a besoin de l’accord unanime de ses membres pour entamer les négociations. Ceci revient à dire qu’il est de son intérêt de tout mettre en œuvre pour rallier la France à sa position.