Un rapport du département d’Etat et du Pentagone vient d’être déclassifié. Il révèle que les services de renseignement américains ont alerté dès le mois d’août 2012 sur la possible formation d’un califat islamique à l’est de la Syrie. Ce rapport trahit un véritable fiasco de l’administration Obama dans sa gestion des crises syrienne et irakienne.
Deux ans avant la proclamation d’un califat à cheval sur la Syrie et l’Irak, les services de renseignement du Pentagone alarmaient les responsables de la CIA, du département d’Etat, et du Pentagone sur la radicalisation de la rébellion syrienne et le possible établissement d’un « Etat islamique » à l’est de la Syrie, avec de « graves conséquences en Irak ». Ce scénario qui s’est confirmé tranchait à l’époque avec les analyses du département d’Etat américain qui, comme le ministère français des Affaires étrangères français, considérait que la rébellion syrienne était dominée par des forces modérées. Le rapport prédit même la guerre par procuration que se livrent actuellement les parrains étrangers de chaque camp, ce qui a conduit à la partition du pays.
Le rapport du Pentagone circule depuis plusieurs semaines sur les sites d’information alternatifs sans que les grands médias américains, en dehors de quelques titres conservateurs, ne s’en fassent l’écho. Il a été déclassifié le mois passé au terme d’une procédure judiciaire contre l’administration Obama au nom de la Loi pour la liberté d’information initié par Judicial Watch, un cabinet d’avocats spécialisé dans la surveillance des activités du gouvernement américain. Pour cette organisation, le gouvernement américain a tout fait pour censurer ce rapport, dont le niveau de confidentialité était pourtant assez faible, car sa diffusion aurait pu compromettre les chances de réélection de Barack Obama en novembre 2012.
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