Chine : Le génie local remis en question

Au fil des années, la Chine a conquis les marchés traditionnellement détenus par les puissances occidentales en proposant des produits similaires mais à des prix imbattables. C’est la même stratégie que l’Empire du Milieu comptait adopter pour vendre son TGV dans le monde et, en particulier, à ses nombreux partenaires africains et asiatiques;  mais, un accident, le mois passé, sur la ligne Shangai – Pékin a sérieusement changé les donnes.
En effet, le 23 Juillet dernier, le TGV déraillait de l’axe précité, trois semaines seulement après l’ouverture de cette voie, coûtant la vie à une trentaine de personnes et blessant plus de 200 autres. Comme il fallait s’y attendre, les autorités chinoises ont préféré chercher des raisons ailleurs, évoquant d’abord des aléas climatiques (orage, foudre) avant de mettre en cause la qualité du travail du constructeur des wagons, le canadien Bombardier, ou encore, l’allemand Siemens, qui s’est chargé de la partie informatique.
En réalité, la vraie cause de ce drame pourrait se nicher dans la manière chinoise de développer des projets. Pousser par l’ambition d’être à la tête, tous domaines confondus en un temps record, Pékin est prêt à débourser les sommes les plus folles à cette fin. Ainsi, l’administration chinoise aura sorti plus de 400 milliards de dollars d’ici 2015 pour mettre en place 45 000 km de voies à grande vitesse : une politique qui serait à l’origine des scandales financiers, des hauts-responsables chinois se remplissant les poches en achetant des matériaux de seconde main. Autre conséquence, l’Etat est obligé de mentir sur les performances réelles de ses merveilles technologiques, prétendant que ses TGV peuvent rouler à 380 Km/h mais se limitent à 300 Km/h, soit-disant, pour des raisons de sécurité. Tout cela nuit à la réputation des technologies chinoises, lesquelles ont perdu leur côte sur les marchés internationaux.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise