Syrie/Irak : la coalition internationale à l’origine de plus de morts civils qu’elle ne l’admet

civils-mort-par-la-coalitionJusqu’à présent, d’après leurs différentes communications, les autorités américaines ont annoncé que la coalition internationale, dont les Etats-Unis sont à la tête et qui lutte contre l’organisation de l’Etat islamique, a tué plus de 10 000 de ses combattants en Syrie et en Irak et reconnu la mort de seulement deux civils. Mais, selon une enquête publiée mardi dernier par le collectif Airwars de journalistes et de chercheurs, ce ratio exceptionnellement bas des pertes collatérales serait très en-deçà de la réalité.

A coups de photos, de vidéos YouTube, d’articles de presse en arabe, de rapports d’Organisations Non Gouvernementales locales, ce collectif recense sur son site internet Airwars.org les potentiels dommages collatéraux. Selon son rapport, le nombre de morts civils depuis le début des opérations de la coalition internationale en août 2014 varierait selon les cas entre 489 et 624 ou encore entre 489 et 1 246. La raison de cette grande incertitude provient de la difficulté, dans la plupart des cas de croiser assez de sources pour attester la fiabilité de l’information. L’enquête de Airwars laisse également entendre que l’usage des drones, très prisé par les Occidentaux en Syrie et en Irak, serait à l’origine des importantes pertes collatérales car les avions sans pilotes seraient beaucoup moins précis que les avions de chasse classiques.

Airwars en avance pour preuves deux éléments. Premièrement l’opacité qui entoure la part des drones dans les bombardements effectués alors que ceux menés par des avions de chasse classiques sont rapportés avec beaucoup de détails. Par ailleurs, le colonel James Cluff, qui officie à la base de las Vegas a reconnu en mai dernier que ses opérateurs travaillaient à un rythme particulièrement soutenu, cinq jours par semaine, semaine après semaine, pour beaucoup depuis de nombreuses années alors qu’habituellement les pilotes de drones travaillent six mois avant de prendre un long repos. Ce rythme infernal pourrait être une raison du manque de précision des drones que les Occidentaux chercheraient à dissimuler.