Les autorités irakiennes ont décidé de numériser le maximum d’ouvrages de la collection de la Bibliothèque nationale de Bagdad suite à des menaces du groupe Etat Islamique (EI). Certains des livres de cette collection avaient été détruits en milliers lors de l’invasion américaine sur le territoire irakien.
Les éléments de l’organisation de l’EI ont déjà eu à détruire plusieurs œuvres intellectuelles ou artistiques ne correspondant pas à leur entendement de l’islam. Ainsi, la Bibliothèque nationale de Bagdad semble prendre très au sérieux les menaces de ce groupe : par mesure de prudence, elle s’est lancée dans la restauration et la numérisation d’un maximum d’ouvrages les plus vieux et, de ce fait, les plus précieux, comme rapporté par Associated Press. D’après les explications du directeur du département « micro-film », Mazin Ibrahim Ismail, ce travail débute par « la restauration et la numérisation des plus vieux documents de l’ère ottomane, âgés de 200 à 250 ans ». Par la suite, le public pourra avoir accès aux archives digitales. Ainsi, ces documents seront préservés de toute menace éventuelle.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une immense tâche. En effet, certains documents sont très vétustes et d’autres sont partiellement brûlés à cause d’affrontements au cours des années précédentes ou froissés ou encore fossilisés suite aux moisissures et à la chaleur. Ainsi, les restaurer s’apparente à de la microchirurgie. Pour ce faire, « nous devons donc utiliser un jet à vapeur spécialisé pour tenter de nettoyer et décoller les pages », a expliqué Fatma Khudair, la responsable du département restauration. Et de poursuivre : « parfois, nous pouvons sauver quelques livres, d’autres fois, les dégâts sont irréversibles ». Pour information, la Bibliothèque nationale de Bagdad a été inaugurée en 1920.
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