Le président palestinien Mahmoud Abbas a présenté samedi sa démission du poste de président du CEOLP (Comité Exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine), la plus haute instance exécutive de la direction palestinienne. Sa démission ainsi que celles de plus de la moitié des 18 membres de cette instance provoquent de fait la convocation dans le mois qui suit du CNP (Conseil National Palestinien), le Parlement de l’OLP, qui ne s’est pas réuni depuis près de 20 ans.
Le Comité exécutif est la seule instance habilitée à prendre les décisions engageant les Palestiniens, dans les Territoires occupés comme de la diaspora, notamment dans le cadre du processus de paix avec Israël actuellement au point mort. Les 740 membres du CNP répartis dans les Territoires occupés et dans la diaspora représentent tous les mouvements palestiniens à l’exception des mouvements islamistes du Hamas et du Jihad islamique. Ces démissions simultanées, qui ne prendront effet qu’à la tenue de la réunion du CNP, ont créé un vide juridique. Saëb Erakat a annoncé samedi avoir été élu par le CEOLP secrétaire général provisoire de l’instance à la place de Yasser Abed Rabbo, récemment suspendu de ses fonctions par Mahmoud Abbas.
Pour de nombreux observateurs, la démission de Mahmoud Abbas, qui n’affectera pas ses fonctions à la tête de l’Autorité palestinienne ni la campagne diplomatique des Palestiniens pour tenter de faire avancer le processus de paix, et toutes les autres ne sont que des manœuvres visant à entériner le remplacement de Yasser Abed Rabbo par Saëb Erakat. D’autres raisons sont cependant avancées. Des médias palestiniens et arabes se sont faits ces derniers temps l’écho d’informations selon lesquelles Mahmoud Abbas chercherait à démissionner de la présidence de l’Autorité palestinienne sous quelques mois. Les luttes fratricides entre Palestiniens apportent également une autre explication. L’Autorité de Mahmoud Abbas accuse le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza de chercher à l’écarter en concluant en sous-main un accord avec l’Etat hébreu qui entérinerait la division politique des Territoires occupés, séparés par la géographie.
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